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Evènements

Université Populaire et Assemblée Générale 2021

Par 23 mai 2022décembre 6th, 2022Aucun commentaire

L’Assemblée Générale des Francas de l’Ain a eu lieu le 16 mai 2022. Nous avons été accueillis par l’un de nos adhérents collectifs, le Château des Échelles à Ambérieu en Bugey.

Cette Assemblée Générale a été suivie par la première Université Populaire mise en place dans le département, qui avait pour thématique les inégalités.

Assemblée Générale 2021

Ayant réunie 17 personnes dans la salle Rencontres du Château des Échelles, l’Assemblée Générale 2021 des Francas de l’Ain a commencé avec le rapport moral de la Présidente, Laetitia Cardoso. Le rapport moral peut être lu en cliquant ici.

Ce rapport moral a ensuite été suivi par une présentation rapide de nos activités de l’année 2021, que vous pouvez retrouver de manière plus développée dans notre rapport d’activité 2021. Le rapport financier a également été présenté.

Puis l’élection des membres du Comité Directeur a eu lieu. Trois tiers-sortant (Amélie, Tayeb et Maurice), et quatre nouveaux membres (Candice, Audrey, Edene et Loup) ont fait leur entrée dans les instances dirigeantes de l’association.

La présidente (Laetitia Cardoso) et le Trésorier (Tayeb Boussouar) pendant la présentation du rapport moral.

Université Populaire : faire face aux inégalités dans les accueils de loisirs

Les Universités Populaires sont des temps de partages et d’échanges, construits autour d’une question et alimenté à partir de jeux et de témoignages. Ces universités ont pour objectif de s’enrichir mutuellement et d’ouvrir les possibles pour transformer les conditions de vie, d’éducation et d’action des enfants et adolescent·es par l’action éducative.

La première Université Populaire du département a porté sur les inégalités, et plus particulièrement sur les inégalités dans les accueils collectifs mineurs.

Pour cela, les animateur·trices de ce temps ont utilisé le Monopoly des Inégalités, de l’Observatoire des Inégalités. Dans ce jeu, au lieu d’incarner un chapeau, une chaussure ou un chien, les joueur·euses incarnent des personnages ayant chacun·e des caractéristiques différentes, représentant des inégalités spécifiques. Il y a des personnages handicapés, les femmes gagnent moins que les hommes et ont un patrimoine moins élevé, et les personnes âgées sont également désavantagées par leur revenu.

Le jeu en lui-même se joue comme un Monopoly classique, la grande différence est donc les différences dans le patrimoine de départ, et dans le revenu gagné à chaque passage sur la case départ.

Pendant la partie, plusieurs inégalités et stéréotypes sont ressorties durant la partie :

  • Inégalités dues à l’origine
  • Inégalités par rapport au handicap
  • Inégalité des chances
  • Inégalités des territoires
  • Inégalités sociales : possibilité d’acheter ou pas quelque soit l’argent possédé et question de la redistribution qui exclue certaines classes. Et question d’emprunt.
  • Inégalités face à l’ascenseur social

Ces différentes questions ont ensuite été travaillées et discutées en petits groupes :

  • Inégalités dues au handicap :

Les locaux ne sont pas forcément adaptés, notamment aux handicaps moteurs, et surtout quand on part de locaux anciens. Mais les équipes pédagogiques n’ont pas trop le pouvoir de changer les choses, sauf en cas d’interventions de la municipalité.

Sans formation, accueillir des enfants porteurs de handicap peut faire peur. C’est une question importante. Une personne sensibilisée au handicap est une vraie force au sein d’une équipe, voire « un luxe ».

Les parents ne précisent pas systématiquement si leurs enfants sont porteurs de handicap, par peur d’un refus, ou de jugement peut-être. Comment lutter contre ces idées ?

  •  Inégalités sur les territoires

Les villes et villages n’ont pas la même accessibilité aux loisirs, et aux accueils de loisirs. La distance entre le domicile et l’accueil de loisirs est parfois grande, et pas toujours desservie en campagne.

La pratique de la langue française et de l’écriture : comment s’inscrire dans un centre de loisirs quand on ne pratique pas la langue ?

  • Inégalités de chance

Pour réduire les inégalités de chance en accueil de loisirs, des choses sont déjà mises en place dans beaucoup de structures : l’accueil de tous les enfants, les tarifs dégressifs, les aides financières des collectivités et institutions, la diversification des activités, etc.

Il y a également des éléments qui peuvent être ajoutées aux réflexions des équipes : la constitution d’équipes aussi diversifiées que possibles, par exemple. Le fait de confronter son public au de nouvelles pratiques également. De faire découvrir, de sortir de son environnement quotidien. Il semble compliqué de n’avoir aucun impact négatif, puisque tout ça dépend de beaucoup de facteurs autres que simplement les loisirs, mais le but est d’en avoir le moins possible.

Beaucoup de réflexions se sont trouvées transversales avec les inégalités dues à l’origine.

  •  Inégalités dues à l’origine

Est-ce que les enfants se posent les mêmes questions que les adultes ? Ces questions d’origines ont souvent beaucoup plus d’importance dans la sphère privée, au niveau des familles qui les ramènent au centre de loisirs.

Les offres tarifaires et les aides financières permettent une accessibilité aux familles les plus précaires. Mais elles ont aussi un effet pervers : les structures auront des animateur·trices un peu moins formés pour gagner sur les charges salariales.

Lisser les différences ne permet peut-être pas de les régler.

Une piste de travail : la formation des animateur·trices

  •  Les inégalités de genre :

Que faire en tant qu’animateur·trice pour accompagner les enfants et adolescent·es vers l’acte d’assumer ce qu’on a envie de faire sans se faire influencer ou juger par les autres ? Leur offrir un espace d’écoute  et rester neutre pour ne pas être facteur d’influence. Le respect des avis de chacun est évidemment un élément important.

Aménagement des cours de récréation et des espaces de jeux, en évitant les genres (rose, bleu, espace poupée ou cuisine uniquement pour les filles par exemple). Valoriser les compétences et qualité de chacun·e, les manières de parler, et faire attention aux manières de parler qui peuvent véhiculer les clichés des différences entre les filles et les garçons.

Le partage des tâches au sein de l’équipe doit se faire de manière équitable pour donner le bon exemple.

L’idée d’un·e référent·e sur le genre en ACM est également ressortie, mais demande une stabilité dans les équipes.

Des témoignages

Deux témoignages ont eu lieu pendant cette université populaire : Aurélie PETIT, conseillère municipale à la culture à Ambérieu en Bugey, et Bernard Meyrand, élu au Comité Directeur des Francas de l’Ain et conseillé municipal à Belley.

Aurélie Petit nous a parlé des inégalités face à la culture.

Beaucoup de personnes ne connaissent pas, ont peur de rentrer dans les lieux culturels ou d’accéder aux événements. Même les activités périscolaires et extra-scolaires ne sont pas accessibles pour toutes les catégories socio-professionnelles.

Il existe une passerelle, mise en place entre le centre de loisirs du Château des Échelles (Ambérieu en Bugey) et les écoles de musique et de danse qui permettent des initiations gratuites pour les enfants par le biais du centre de loisirs. Le travail en coopération qui permet un accès à la culture pour des enfants et familles qui n’y ont pas forcément accès, ou qui ne connaissent pas.

Il y a un réel besoin sur les mercredis, à Ambérieu, qui a essayé d’être répondu avec les mercredis solidaires : pour que tous les enfants puissent être accueillis les familles ne s’inscrivent jamais sur tous les mercredis d’une période. Bémol : seules les familles d’Ambérieu-en-Bugey peuvent être accueillies.

Bernard Meyrand ne pouvait pas être présent et a donc écrit un texte :

De la part de Bernard MEYRAND membre du comité directeur des Francas de l’Ain.

Je m’adresse à vous en tant qu’ancien directeur du projet éducatif local de la ville de Lyon, mais surtout en tant qu’actuel conseiller municipal d’opposition de la ville de Belley.

La question des inégalités m’interpelle depuis longtemps en tant que citoyen, en tant que conseiller municipal, mais aussi en tant que dirigeant de la chorale de Belley.

La lutte contre les inégalités était partie intégrante de notre projet municipal de 2020 : nous avons poursuivi notre combat en pariant sur l’application de ce projet par la conviction. Ce que j’ai recherché pendant mon mandat c’est une solution de lutte applicable immédiatement contre les inégalités. On sait que l’aspect financier est nécessaire, mais pas suffisant. Il faut mener un travail de conviction pour intéresser et impliquer les citoyens.

Nous sommes partis de la tarification du conservatoire qui est fixe depuis de nombreuses années : 132 € par an pour un parcours de découverte et 330 € par an pour un parcours avec apprentissage d’un instrument. Nous avons bien compris que ce genre de tarifs exclut une grande partie de la population de la ville. Dans le même temps, l’école organise des actions d’éveil musical dans le cadre de son rôle d’éducation des enfants. Beaucoup d’entre eux ressentent alors une appétence pour cette activité, mais malheureusement ne peuvent pas prolonger cette envie dans un apprentissage musical.

Nous avons donc proposé une tarification dégressive pour toutes les actions éducatives. En sachant que tous les partenaires doivent participer : la municipalité, les associations organisatrices et les familles. Le maire LR est attentif aux difficultés liées aux inégalités dans sa ville. Un consensus est né autour d’une tarification dégressive qui commence à 60 € par an pour la découverte. Une logique d’accompagnement financier s’est mise en place en permettant en particulier des paiements échelonnés sur toute l’année.

Du coup la subvention importante de la ville (450 000 € par an) pour le conservatoire qui bénéficiait à un petit nombre de privilégiés auparavant, bénéficiera aujourd’hui à l’ensemble de la population.

Un nouveau partenariat devra s’installer dans la ville entre l’école avec ses activités d’éveil et de parcours culturels, les enseignants, les animateurs, et bien entendu les associations.

Dans quelques jours, le conseil municipal va voter ce projet, qui fait consensus et emporte l’adhésion de tous.

Belley le 11 mai 2022

Vidéos témoignages

Après l’Université Populaire les participant·es ont été appelé à venir d’exprimer sur une courte vidéo sur le sujet. Quatre d’entre eux et elles ont répondu à l’appel. Voici leurs témoignages :

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